Tout savoir sur le Street Art

Tout savoir sur le Street Art

Le Street Art a acquis ses lettres de noblesse au cours des 60 dernières années. Certaines œuvres sont célèbres à travers le monde et de nombreux artistes ont acquis une solide réputation. Pourtant, cette composante majeure de l’art contemporain reste méconnue. Beaucoup pensent que l’art urbain se limite seulement au graffiti et au pochoir. Connaître son histoire, les nombreuses disciplines et ses meilleurs ambassadeurs est alors primordial.

Street Art : une histoire liée au Hip-Hop

La définition du street art a évolué. L’art libre a toujours existé, les premiers artistes du genre ont laissé leurs empreintes dans les grottes paléolithiques. Il s’est intensifié durant les années 60 à cause de l’urbanisation accélérée des grandes villes. D’après les historiens, l’apparition des graffitis à Los Angeles et New York, les deux métropoles américaines, date de cette époque. Ils se sont ensuite étendus à tous les pays, le mouvement Hip-Hop a renforcé sa propagation. Certes, le street Art était encore qualifié d’acte de vandalisme. Cependant, la qualité des œuvres a changé la conscience collective.

Des institutions officielles ont fortement contribué à cette évolution. Par exemple, le Centre Pompidou a organisé une exposition intitulée « Graffiti et société » en 1981. Depuis, les évènements se sont enchaînés, les établissements d’envergure internationale ont aussi promu le mouvement vers les années 2000. Aujourd’hui, qu’ils soient en ligne ou en version physique, beaucoup de guides de voyage listent les réalisations parmi les listes des incontournables à visiter dans une ville.

Les différentes disciplines du street art

Le paysage urbain est une toile blanche où tous les artistes peuvent exprimer leurs talents. Les œuvres renforcent la cohésion sociale et mettent en exergue les valeurs territoriales. De nombreux responsables ont ainsi encouragé les artistes à exploiter leurs créativités au lieu de les poursuivre.

Le graffiti

Philadelphie est le berceau du street art graffiti. Cornbread et Cool Earl en sont les initiateurs vers la fin des années 60. Il s’est ensuite étendu à la Grosse Pomme. Partout où ils allaient, les New-Yorkais et les gens de passage voyaient les tags de Taki 183. L’avènement du hip-hop a accéléré la reconnaissance du graffiti. Ce style musical a séduit de nombreuses personnes par son message positif. Les chanteurs profitent de leurs clips pour mettre en avant les meilleurs dessins de leurs quartiers et de leurs villes.

Les réalisateurs et les écrivains ont apporté leurs contributions. On peut citer entre autres les films Styles Wars (Tony Silver et Henry Chalfant) et Wild Style (Charlie Ahearn). Deux livres sont devenus les références du secteur. Subway Art (Henry Chalfant & Martha Cooper) et Spraycan Art (Henry Chalfant & James Prigoff).

Dès le début, le mouvement a profité de la volonté des artistes à échanger sur l’art du graffiti. Les blackbooks et les photos sur train et les murs passent d’une personne à une autre. Cette méthode a créé un cercle vertueux et un dynamisme favorisant le développement.

Le pochoir

Appelé aussi stencil, le street art pochoir se distingue du graffiti par la variété des supports utilisés : papier, carton, métal et même des radiographies découpées. Le graffiti occupait déjà une grande partie des murs, les artistes ont dû chercher un autre moyen pour exprimer leurs talents.

Le stencil offre plus d’opportunités. Les artistes peuvent transporter leurs œuvres d’un endroit à un autre. Ils ont également la possibilité de reproduire le même motif plusieurs fois. Bien entendu, la résistance de l’œuvre est essentielle pour survivre aux différentes manipulations.

Le sticker

Le verbe anglais to stick signifie coller. La création consiste à écrire un message ou réaliser un dessin à partir d’autocollants. Le sticker est facile à réaliser, il suffit de trouver une surface appropriée et accessible. Contrairement au pochoir ou le graffiti, la technique épargne le support. Elle est également accessible à tous. Pourtant, le produit peut durer longtemps.

Les installations

Les installations se sont multipliées au cours de ces dernières années. Au lieu de peindre sur un mur ou utiliser un autre support, l’artiste street art dispose des objets en trois dimensions au sein d’un espace. Les figures complètent et améliorent le paysage urbain. Cette variante offre aux passants la possibilité de participer. Ils peuvent déplacer les éléments à leur guise. Elle ne laisse aucune trace sur l’espace et les propriétés.

Le Yarn bombing

Le Yarn bombing apporte une touche d’humour à l’art de la rue. Les artistes tricotent des fils sur les statues et les arbres afin de les habiller. Collaborer avec les autorités locales est nécessaire, sans leur autorisation, l’œuvre est illégale. Le résultat attire le regard des citoyens qui passent souvent devant les monuments sans les remarquer.

Le Tape Art

Le Tape Art exploite des rubans adhésifs. Il se décline en deux grands courants, le brown tape Art et le duct tape art. Le premier utilise les scotchs destinés aux emballages tandis que le second s’appuie sur les produits utilisés par les maçons. Ce deuxième matériel est à la fois imperméable et plus résistant. Les deux disciplines émergent sur la scène artistique vers la fin des années 80. Le principe est similaire, superposer les scotchs pour obtenir les figures souhaitées.

Les street-artistes célèbres

Banksy, la référence du secteur

Le magazine Télérama n’a pas hésité à le surnommer « le Robin des graffs » pour souligner sa place. Passionné de dessin, Banksy a surtout immortalisé les paysages et les animaux de la campagne durant son enfance. Toutefois, il n’a pas suivi une formation spécialisée. Il fit ses premières armes au sein de BRISTOL 'S DrybreadZ Crew (DBZ), un groupe de graffeur issu des bas-fonds de la ville anglaise de Bristol.

Le street art artiste a réussi un tour de force incroyable dans un monde où garder un secret est devenu difficile : protéger son identité. Ses œuvres parlent pour lui. Des journaux spécialisés les ont affichés sur leur couverture. Il a notamment peint sur les murs de Gaza en Palestine. On peut citer parmi ses œuvres célèbres La Petite fille au ballon (2002) et Devolved Parliament (2009). Il a également détourné un tableau réalisé par François Millet en 1857.

Miss-Tic, l’artiste de Paris 13

Les drames ont marqué la vie de cette street artiste. Un terrible accident faucha sa mère, son frère et sa grand-mère. Victime d’une crise cardiaque, son père rendit aussi l’âme alors qu’elle avait 16 ans. Elle n’a pas réussi à étudier le théâtre et la décoration. Après son bac, elle a vécu aux États-Unis pendant deux ans. Ce voyage lui a permis de découvrir le street art et de développer son savoir-faire.

Miss Tic dessina surtout dans le 13ème arrondissement. Ses réalisations valorisent la place des femmes au sein de la société actuelle. Des galeries réputées exposent ses œuvres, elle reçoit également des commandes internationales. Plusieurs livres contiennent l’image de ces pochoirs. Entre autres Miss Tic se livre (1993), Je ne fais que passer (1998) ou encore Histoire de Rencontres (2019).

C215, un street-artiste renommé

Christian Guémy a fait de Vitry-sur-Seine la capitale du street-art. Outre ses œuvres, il a invité ses pairs. Au début, il a réalisé les portraits de sa femme et de sa fille. Il a ensuite choisi d’autres modèles, des inconnus et des personnes laissées à l’écart. Sa contribution au MUR a enrichi les créations exposées par cette association visant à développer l’art urbain.

C215 est un artiste de street art mondial. Ses peintures sont présentes au sein des grandes villes telles que Londres, New York, Berlin ou encore Venise. Ubisoft lui a même demandé de peindre dans un jeu vidéo, Far Cry 4. Cet opus a gagné des prix prestigieux comme le BAFTA Game Award for Music.

Quelques œuvres incontournables

Plusieurs réalisations ont marqué l’histoire du street art. Citons entre autres Chuuuttt !!!, un gigantesque pochoir réalisé par Jeff Aerosol (2011) près du Centre Pompidou. La petite fille au ballon (Banksy) dessinée sur le pont de Waterloo est un des œuvres majeures de l’artiste anglais. Son message est clair : « il y a toujours de l’espoir ». Enfin, iHeart, souligne l’énorme attente des utilisateurs en matière d’e-réputation avec Nobody likes me.